En 2022, faut-il écoconcevoir les sites ?

Quel est le rôle des designers et des développeurs dans la fabrique du numérique par rapport à la question environnementale ? Comment doivent-ils s’y impliquer ? Jusqu’où doivent-ils appliquer les principes de l’éco-conception ? Ma réflexion à ce sujet.

Il y a quinze jours, j’assistais (avec un grand plaisir) à la conférence de Jean-Marc Jancovici, donnée aux UX Days, le plus grand évènement de France sur l’UX Design, organisé par l’association Flupa.

Le numérique, nouvelle bête noire de l’écologie ?

Plus de 700 personnes étaient présentes pour écouter le très médiatique trublion de la lutte contre le réchauffement climatique, et, pour ma part, je dois dire que je ne m’attendais pas à prendre en pleine figure, si violemment, un constat que je connaissais depuis longtemps, mais que l’amertume sarcastique de JM Jancovici renforça.

Non content de peindre en noir l’état de notre planète, JM Jancovici n’esquissait quasiment pas d’autres solutions que de revenir à l’ère pré-industriel, qui, disait-il, au moins, ne mettait pas en péril notre environnement. Nous laissant un peu en plan, un peu amers, et désemparés.

D’après lui, il n’y aurait pas tellement d’autres solutions, même si parfois, il ressortait en filigrane de ses mots brûlants l’injonction à agir, nous, en tant qu’ouvriers du numérique pour faire notre part du boulot de colibri pour rendre le numérique plus sobre qu’il ne l’est aujourd’hui.

4%, c’est à peu près, le montant des émissions de CO2 produit par le numérique par an… 7% si j’ai bien noté, sera le chiffre atteint en 2025 si nous ne réagissons pas.

Mais comment agir ? En dehors de réduire le nombre de vidéos sur le Web (et de faire la blague sur les vidéos pornos, déjà faite par le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle), il ne semblait pas avoir plus d’idée que cela pour que nous puissions agir et faire notre part.

Agir et faire notre part.

Je dois bien vous l’avouer : je suis sorti d’une heure à écouter les mots de Mr Jancovici, lessivé, bousculé, désabusé.

Un questionnement : comment agir ?

Depuis plusieurs années déjà, des designers se sont penchés sur la question de l’environnement et du numérique. Et, pour moi, le débat n’est pas simple.

D’une part, il est tentant de se dire que l’on peut agir et que l’on doit le faire au jour le jour dans la pratique de notre métier. D’autre part, notre pouvoir semble si dérisoire par rapport à l’ampleur de la tâche qu’on peut se sentir tenté de ne rien faire ou d’attendre qu’un sauveur viendra du ciel (ou une sauveuse – je ne suis pas sexiste 😀).

Et j’aimerais vous donner ici mon opinion à ce sujet.

OUI

Je crois qu’il est du rôle, de plus en plus, des acteurs/ouvriers du numérique de se soucier de sobriété numérique.

NON

Je ne crois pas que ça doive être un impératif absolu.

Et je m’explique.

Il va de soi que la sobriété numérique est un problème complexe.

Le dilemme de l’éco-conception

A partir de quel moment peut-on dire qu’une application ou un site est sobre ? A partir de quel moment tel ou tel site consomme-t-il moins d’énergie qu’un autre ? A partir de quel moment ce même site a-t-il réellement un impact sur la planète ?

Ce jour là, personne ne répondit à la question.

Nous sommes dans le dilemme de l’optimisation des moteurs à combustion et de l’effet rebond.

Les moteurs de voiture consomment moins aujourd’hui qu’il y a 40 ans, mais il y a beaucoup plus de voitures. Résultat : il y a encore plus d’émissions de CO2 aujourd’hui qu’il y a 40 ans dûes à l’automobile.

Demain, concevoir des sites sobres ne va-t-il pas tout simplement augmenter la consommation de ces sites ? Plus les produits numériques seront optimisés, plus n’aurons-nous pas tendance à les utiliser ?

On peut s’en interroger.

Dans les recommandations du référentiel de l’éco-conception, tout comme dans le Guide de l’éco-conception numérique des Designers Éthiques qui s’inspire du premier, il est dit : « Ne développer que les fonctionnalités qui sont utiles »… avançant le chiffre de 45% des fonctionnalités jamais utilisés.

Environ 45% des fonctionnalités demandées ne sont jamais utilisées, et 70% ne sont pas essentielles

Les 115 bonnes pratiques de l’éco-conception Web, Frédéric Bordage aux Éditions Eyrolles

Mais je trouve ce chiffre et cette préconisation discutable. Qui peut dire à l’avance ce qui sera utile ou inutile dans une application ou un site ? Qui ? L’usager des services publics ? Le client ? Dans une app, il peut y avoir mille et une fonctions pour servir des millions de personnes. Comment saurait-on s’il faut volontairement brider une application pour respecter l’environnement ou bien s’il faudrait volontairement y ajouter des fonctions pour répondre à un ensemble forcément complexe et variés de besoins ?

Qui peut dire ce qui est utile ou pas ?

Là est la question.

En suivant les préconisations des guides d’éco-conception, il est possible de créer des sites et des apps sobres, mais quelle est la limite ? Quelles contraintes doit-on s’appliquer ? Jusqu’à où ?

Le guide d’éco-conception des designers éthiques préconisent par exemple de réduire la taille des vidéos jusqu’à 720px, voire même 480px, et de ne pas les faire durer plus de 1mn30. Bien, mais quid de la qualité des vidéos ? Qui va décider de ce qui est acceptable ou pas, si ce n’est l’usager, encore une fois, ou le client ? Le consommateur ? Dans le commerce, à quel moment devez-vous sacrifier à la planète pour votre capacité à vendre ? (alors, merci de ne pas commencer à rentrer dans le débat de l’anti-capitalisme à ce stade de mon article 😁)

Qui doit être l’arbitre de l’éco-conception ?

Dans une économie de marché, en tout cas, où la compétition engendre à la fois les excès et le progrès, il semble difficilement envisageable de fixer des normes, car elles brideraient à la fois la créativité du marché, la force des entreprises à se vendre, mais également établiraient des contraintes qui pourraient à l’encontre à la fois d’une esthétique, mais aussi d’une qualité de contenu. Qui auraient envie de regarder des vidéos trop compressées, floues, au son indistinct ?

L’éco-design pose la responsabilité de chacun/chacune dans ce qu’il veut accomplir pour sa société, pour ses contemporains et pour son monde. Mais il ne peut être un guide absolu. Car des choix doivent être faits, des compromis. Et ces choix ne peuvent être du ressort de l’ouvrier.

Demandait-on à l’artisan/ouvrier d’une cathédrale son avis sur la religion ? Non, certes, il se pliait à ses donneurs d’ordre et trouvait dans l’exécution de la sculpture d’une pierre, dans la peinture d’une fresque, une liberté d’expression qui était d’ordre technique et qui était une application des bonnes règles. A lui de faire plus léger pour que l’édifice tienne debout plus longtemps, à lui de faire plus durable pour que la fresque ne s’efface pas avec le temps. Mais lui ne décidait pas d’interférer avec l’archevêque pour discuter de la justesse des évangiles ou de la réthorique écclésiastique.

Je ne crois pas à une « éthique absolue » de l’écodesign au détriment de la créativité et des impératifs de communication et d’usages

Les Designers Éthiques proposent de s’armer d’une éthique qui leur permettrait de s’absoudre, ou plutôt, d’échapper, ou même encore plutôt, de contribuer à la sauvegarde de la planète. Des règles, des préceptes permettraient de concevoir, designer, réaliser des produits numériques inclusifs, écologiques, accessibles. Oui, mais, encore une fois, cela ne serait possible qu’en dehors de toute contrainte et en dehors de tout compromis.

Sur un sujet similaire aux préoccupation environnementales, jusqu’à quel point, par exemple, un produit peut-il être accessible ? Tout ceux qui ont travaillé sur la RG2A savent qu’il est virtuellement impossible de respecter à la lettre l’obéissance à toutes ses règles. L’effort à accomplir serait déséquilibré par rapport au bénéfice escompté, et serait, pour la plupart des cas, inutiles. Non pas, évidemment, qu’il ne faille pas se préoccuper d’accessibilité, mais bien qu’il s’agisse de trouver la frontière, la limite, ou le temps de conception, de design et de programmation, réponde suffisamment aux besoins et aux exigences de la cible utilisateur.

Et, on en vient bien là au point que je veux souligner.

Oui, à l’éco-design et à l’éco-conception, MAIS attention à ne pas verser dans un puritanisme qui voudrait qu’un site ne soit pas totalement éco-conçu soit à jeter aux oubliettes.

Pour un prosélitysme continu et doux de l’éco-conception

En permanence – et nous UX designers le savons bien – nous devons faire des compromis, des arbitrages, et décider de ce qui sera bon ou moins bon, utile ou moins utile, écologique ou moins écologique pour une application. Et ce choix, nous ne devons pas le faire sous notre propre autorité personnelle, mais bien en concertation avec les parties prenantes d’un projet.

En clair : il est très utile que le designer fasse savoir à son commanditaire les implications environnementales de tel ou tel choix de design ou de fonctionnalité, mais le choix final doit rester dans la main du commanditaire. C’est toujours lui, in fine, qui en connaissance de cause, doit faire les arbitrages finaux. Il n’est pas du ressort du designer d’imposer ses choix comme un prédicateur imposerait ses préceptes à ses ouailles.

Mellie Laroque, fondatrice des designers éthiques, posait le postulat que pour respecter la planète et lutter contre le réchauffement climatique, les sites devaient être conçue de manière éco-centré et plus humano-centré, mais je ne suis pas d’accord avec cela.

Les outils que nous créons sont des outils pour les humains, pas pour la planète. Une interface, comme son nom l’indique fort justement, est fabriquée, produite pour faire la liaison entre un humain et une machine. Pour que l’un puisse commander l’autre et s’en servir à son profit. Pas pour que ça soit la planète qui le fasse. La planète est le contexte, le milieu dans lequel est conçu l’interface. Alors oui, il est du rôle du designer, du développeur de faire attention à ce que ce produit ne génére pas de pollution… je pense que nous sommes tous d’accord pour cet impératif, mais gardons en tête que c’est bien pour l’être humain qu’un produit est conçu. La seule différence est qu’aujourd’hui, nous devrions tous faire attention à ce que nos produits soient le moins gourmands en énergie électrique (puisque c’est ce que consomme majoritairement les applications si je fais abstraction du matériel utilisé comme support et sur lequel le designer n’a pas de contrôle).

Mais l’éco-conception n’est-elle pas ennemie de l’innovation ?

Mr Jancovici terminait sa présentation par une image saisissante (il en a l’art). Depuis 200 ans, l’homme a su apprivoiser l’énergie de la planète et sur la détourner à son profit pour accomplir des merveilles. Aujourd’hui, nous volons, nous allons dans l’espace, nous vivons bien plus longtemps qu’au XVIIème siècle, mourons moins, nous déplaçons plus vite, mangeons tous à peu près à notre faim, sommes en meilleur santé, construisons des immeubles de mille mètres de haut. Notre maîtrise des machines, notre art d’exploiter l’énergie pour transformer la planète selon nos désirs est sans limites. Du moins, le pensions-nous jusqu’à ce que nous prenions conscience de la limite, de la frontière, en réalité, qui existe, et pourrait nous faire basculer à nouveau dans l’obscurantisme d’une certaine ère si nous n’y prenions pas garde. Mr Jancovici était clairement là pour nous avertir de ce danger (bien que je pense tout le monde en était pleinement conscient dans le grand hall de la Villette où se déroulait l’évènement). L’ère des machines est notre gloire, mais pourrait bien aussi être notre perte.

Mais pour autant, devrions nous renier les machines ?

L’ode aux algorithmes d’Étienne Mineur

Je voulais en terminer par là, car j’ai été tout aussi subjugué par une présentation, d’un autre monsieur, bien moins connu que JM Jancovici, mais dont la joie, la créativité, la curiosité contrastaient singulièrement avec l’ironie grinçante, si pas cynique, d’un Jancovici. Étienne Mineur est un créatif au sens pur du terme. Il crée des jeux de sociétés, des jouets, des petits outils de lecture pour les enfants. Il invente des formes, des couleurs, des designs, des objets, autant fait de carton et de papier que fait de pixels, de bits, d’algorithmes. Les jeux qu’il crée mêlent pour beaucoup le monde numérique et l’ancien monde. Et il ne s’arrête pas là !

Avec un art consommé de la narration, Étienne Mineur montrait comment il employait les capacités créatrices de l’intelligence artificielle (dont il prévenait bien qu’elle n’avait rien d’intelligente et qui, en tant qu’entité, ne comprenait rien de ce qu’elle faisait). Et c’était formidable ! Des milliers de dessins, de motifs, de lettres, des milliers d’inventions étaient générés par un algorithme, et l’on pouvait voir sur le visage d’Étienne Mineur la même expression de bonheur et d’excitation d’un petit enfant qui ouvre ses cadeaux à Noël. Avec l’IA, toute sa façon de créer changeait. Il devenait une sorte de démiurge, ordonnant à la machine de créer, et, à la fin, quand la machine avait produit ce qu’elle avait à produire, pouvait choisir ce qui lui convenait.

Une phrase m’a frappé.

« Je passe désormais plus de temps à choisir dans les créations de la machine, qu’à créer moi même. »

…dévoilant la la prochaine étape de la création. Et soulevant une nouvelle question : si les machines sont si puissantes, pourquoi devrions-nous nous en passer ? Si elles nous apportent tant de progrès, pourquoi devrions-nous nous en passer ? Elles ont remplacé nos bras, et bientôt, remplaceront nos cerveaux. Ouvrant de nouvelles possibilités à la créativité et à l’intelligence humaine, la démultipliant encore plus qu’elle ne l’est déjà.

Nous aurions tort de nous en priver, n’est-ce pas ?

La joie communicative d’Etienne Mineur répondait en écho au pessimisme réaliste de JM Jancovici, dans la même journée, à quelques heures d’intervalle à peine. L’un, contre les machines, l’autre, les intégrant à notre monde, les fusionnant avec la terre, mêlant vivant et virtuel dans une alchimie créative fascinante.

Au cœur du dilemme

Nous sommes au cœur du dilemme. Nous avons construit les machines, nous vivons avec, nous leur avons donné puissance et gloire, mais maintenant, nous voudrions les brider au nom de la Planète (pour ceux qui n’auraient pas compris : l’IA consomme beaucoup d’énergie). Quelle position prendre ?

Le design a une influence grandissante sur l’environnement. Il suffit de comprendre que lorsqu’on modifie une fonction dans une app grand public, plus ou moins d’énergie sera consommée. Et pas forcément que de l’énergie électrique. Des nuisances (externalités extérieures) peuvent être engendrées. Je pense à cette histoire de village maudit par l’algorithme de Waze et qui se vit du jour au lendemain envahi par des hordes de voitures. Je pense à ces endroits magiques pourris par des hordes d’instagrameurs cherchant LE bon cliché.

Oui, les designers ont une responsabilité, mais elle n’est pas de prendre la main sur le sens et l’orientation des produits. Elle n’est pas de prendre la main sur le design en toute impunité.

Les designers d’aujourd’hui doivent être des guides, parfaitement au courant des effets du numérique, et capable d’éveiller leurs commanditaires, clients, partenaires. Ils peuvent (ont-ils le devoir ?) porter la voie de la défense de l’environnement, de l’inclusion, de l’accessibilité, mais ils ne peuvent pas l’imposer. Ils ne peuvent pas être des précepteurs de bonne morale et doivent sans doute se contenter de n’être que des éveilleurs de conscience.

Les designer peuvent être des guides, mais ils doivent faire de l’UX avant tout

Alors oui, il parait immensément important que les designers connaissent les conséquences de leurs métiers. Qu’ils soient eux même éveillés avant les autres. Qu’ils sachent mettre en avant les idées innovantes qui font avancer la société. Qu’ils soient éduqués à l’écodesign ou l’éco-conception.

Encore une chose cependant.

Depuis que j’ai commencé à m’intéresser à l’UX design et à le promouvoir, des milliers de personnes en France ont été formés à ces métiers. L’UX design est un terme à la mode, mais il a aussi réussi à pénétrer les organisations et sait parfois imposer sa voix sans devenir omnipotent, trouver son accord au sein de la fabrique numérique. Pas toujours, mais les progrès sont réellement là. Ils sont parfois enthousiasmants, parfois décevants. Mais ne boudons pas notre plaisir.

Et il est parfois tentant de prendre fait et cause pour les nobles causes.

Faire de l’éco-design, oui, mais d’abord savoir maîtriser l’art de l’UX

Cela est tentant, mais ne doit pas se faire au détriment de l’important : maîtriser les savoirs et avoir la culture des métiers de l’UX. Se montrer maître ès écodesign ou d’accessibilité ou d’inclusivité avant d’avoir franchi les premières étapes du métier pourrait être bien prétentieux. Le chemin de l’UX design est long et s’acquiert avec l’expérience. Il faut des années pour former un bon UX designer. Prétendre vouloir sauver le monde est une noble ambition, mais qui doit être accomplie lorsque le métier est parfaitement su.

Alors ? Quelle attitude adopter en 2022 pour l’UX design ?

Retenons plusieurs choses.

  1. Le numérique et tout ce qui s’ensuit, sont facteurs de progrès humain et apportent de nombreux bienfaits à la société, créent de nouveaux usages, inventent de nouveaux concepts, parfois avec excès, qui, comme toujours, tranforment nos sociétés de mille façons et à une telle vitesse que nous n’avons pas toujours le contrôle de ces changements
  2. Oui, l’impact du numérique sur les émissions de CO2 va grandissant, et il est du devoir de la fabrique du numérique et de ses artisans de prendre garde à concevoir des produits orientés vers une certaine sobriété afin de limiter autant que possible cet impact
  3. MAIS il n’est pas possible d’ériger un dogme qui voudrait que la seule dimension environnementale de la fabrication prenne le pas sur toutes les autres. Celle-ci ne peut se faire, au détriment de l’expérimentation, de la créativité, et parfois des bienfaits qui sont engendrés par le numérique
  4. Le rôle des designers doit être d’abord de se former et d’avoir conscience et connaissance de l’ensemble des facteurs menant à la production d’émission de CO2, puis d’acculturer, de faire prendre connaissance aux commanditaires des limites et des choix qu’il faut faire en prenant en compte cette dimension. Ils ne peuvent décider à leur place, car ils ne sont pas ce que j’appellerai les payeurs
  5. Enfin, bien évidemement, libre aux designers (ou aux développeurs) d’accepter ou de refuser de travailler pour un projet qu’ils jugeraient contraire aux intérêts de l’environnement. Bien que, et cette question me parait essentielle, cette position ne puisse être aussi facile à tenir qu’elle semble en avoir l’air

The end

Il est saisissant de constater que notre simple métier d’UX designer peut recéler une responsabilité qui nous dépasse chacun en tant qu’entité humaine unitaire. Ce rôle, nous devons l’apprivoiser, mais ne pas nous en servir comme un dogme. Nous devons apprendre, comprendre, puis partager notre connaissance de l’éco-design pour que nos commanditaires puissent effectuer des arbitrages en connaissance de cause. Pour beaucoup d’entre nous, c’est une mission qui s’apparentera à un sacerdoce. Optimiser un site prend plus de sens sur de grosses machines, de grosses armadas numériques qui brassent des millions d’utilisateur. Pour de petits sites, cela s’apparente à la goutte d’eau du colibri. Pour bon nombre d’entre nous, c’est s’armer d’une foi et défendre une cause dont on ne verra pas la résultat ou si peu. C’est dans l’immensité de cet enjeu qu’on peut se sentir minuscule, mais qu’il faudra pourtant nous prendre à bras le corps.

Laisser un commentaire