Apocalypse Cognitive

Résumé en images par Aurélie Paquignon

J’aime quand un livre me fait sortir de moi et me transforme. C’est le cas d’Apocalypse Cognitive, de Gérald Bronner, qui aborde dans un vaste panorama le problème de l’attention. L’attention, oui, vous savez, tout ce temps libre dont nous disposons tous chacun à foison et que les multinationales (GAFAM) en tête se disputent dans un combat homérique.

Dans le fond, la question qu’y pose G. Broner, est non pas le problème de notre capacité à nous occuper, mais celui de nos choix, de notre choix à nous élever ou à nous vautrer et nous avilir dans un monde de simplicité, où le débat, l’éducation, l’aspiration à être libre, seraient constamment battus en brèche par le divertissement, mais aussi par une forme de perversion de nos moyens de nous informer, qui nous enfermeraient selon lui dans un monde de torpeur, de terreur intellectuel, d’où la raison finirait par totalement s’évanouir.

Le sujet n’est pas nouveau, mais il l’aborde de manière magistrale, comme toujours, à sa manière, moultes exemples à l’appui, mais surtout avec cette façon si particulière de tout renvoyer au fonctionnement du cerveau et à ses biais, dont on sens qu’il a une véritable passion.

Notre cerveau nous trompe et nous induits en erreur plus que de raison, mais il faut bien faire avec, et c’est bien que G. Bronner nous invite à faire : apprendre à raisonner avec lui, prendre conscience de nos mécanismes cognitifs, assez souvent trompeurs dans le fond, et prendre du recul sur la société numérique dans laquelle nous nous gobergeons déraisonnablement.

Apocalypse Cognitive est une saine lecture pour qui veut cesser de débattre sans fin sur Twitter et échapper à la simplicité de pensée qui envahit le monde cognitif : cette binarité exacerbée qui naît sur tous les écrans et atomise, fragilise, archipellise notre société. C’est une façon de se reprendre en main, d’apprendre à respirer, à redonner du temps au temps, cette ressource si précieuse que nous gaspillons si allègrement, et, bref, à vivre moins bête !

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